On peut fort bien contester que les interventions de Deleuze et Guattari autour du concept de micropolitique constituent un apport substantiel à la théorie politique moderne. Aux tentatives de rattacher l’arsenal conceptuel de l’Anti-OEdipe et de Mille Plateaux au canon des théories de la société et de la démocratie post-marxistes, on peut opposer d’autres appréciations qui, accentuant les traits anarchistes et dissolvants de la micropolitique, lui dénient toute importance politico-sociale. C’est pourquoi il importe, dans un premier temps, de chercher en quelque sorte à déterminer la position de la pensée micropolitique. Puis nous nous occuperons de la question de savoir si Deleuze et Guattari, à travers leur concept d’agencement, parviennent à développer des modes d’association et des modes d’action virtuels en dehors des agencements de pouvoir. Enfin, nous discuterons du potentiel critique de la micropolitique en la confrontant au dispositif de la biotechnologie […].